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Témoignage d'Elodie

Tout commence par un parcours PMA de 3 ans. On a fait différentes FIV et après la sixième, le bonheur était au bout du chemin. Me voilà enceinte. Très tôt pendant la grossesse, à partir du cinquième mois, je sentais mon bébé énormément bouger. Et comme j'étais plutôt « âgée » pour cette grossesse, j’avais 46 ans, ma médecin m’avait demandé de faire une échographie de contrôle chaque mois. Très tôt au cinquième mois, mon bébé bougeait tellement que les sages-femmes m'ont demandé de venir très tôt le matin, vers 7h, car c'était impossible de faire une échographie correcte tellement ma fille bougeait. Je me souviens encore de l'anecdote où une sage-femme m'a dit « Oh là là, mais si elle bouge autant votre fille à 5 mois de grossesse, bon courage pour la suite ». J'étais hyper contente d'avoir une petite fille dynamique et énergique. Mais je ne savais pas à quel point elle allait être dynamique et énergique à ce moment-là. La naissance a été absolument formidable, un grand moment de bonheur pour moi.

 

Très tôt après la naissance, les sages-femmes de la clinique me donnaient beaucoup de conseils pour m’aider à faire dormir ma fille et l’apaiser. J'avais sympathisé avec quelques mamans dans le couloir, surtout la nuit et assez rapidement, je me suis rendu compte que j'étais un peu la seule maman où l'enfant ne dormait pas du tout, elle était complètement accrochée à mon sein et rien ne marchait pour la faire dormir. J’ai demandé je pense à toutes les sages-femmes de l’hôpital, leurs secrets pour faire dormir ma fille et l’apaiser et seul le fait de la poser sur moi ou de la promener dans les bras l’apaisait.  Si je la posais dans son lit ou sur mon lit, elle pleurait, elle hurlait immédiatement. On me disait de la laisser un peu pleurer, je la laissais un peu pleurer mais ça durait tellement avec des cris stridents qu’on m’a conseillé de la garder avec moi. Donc je la prenais tout le temps avec moi.

Le seul truc qui pouvait la calmer c'était soit de l’allaiter, soit de la poser sur moi, soit de marcher dans les couloirs avec elle dans les bras. La première nuit, je ne dors pas, la deuxième nuit je ne dors presque pas et je remercie encore mes amies les hormones de m’avoir tant soutenue J.

Les sages-femmes m’ont proposé de prendre mon bébé la nuit. Ce que j'ai accepté pour pouvoir dormir mais en fait elles me l'ont amené presque toutes les 20 minutes pour pouvoir l’allaiter donc je n'ai jamais pu dormir J

Les sages-femmes m'ont dit, « ah madame vous avez ce qu'on appelle un bébé koala, elle va être collée à vous, elle a besoin de vous et il faut répondre à ses besoins et ses besoins sont intenses, alors bon courage ». Je me suis dit qu’ayant tellement attendu cet enfant, à 46 ans j’étais prête à traverser ce tunnel de quelques semaines, mais je ne savais pas, à ce moment-là, que ses besoins intenses n'allaient jamais s'arrêter.

 

Les premières semaines ont été très compliquées, atroces, épuisantes, j'étais dans un état de fatigue absolu, j’ai du me dissocier de moi même je pense pour traverser cette tempête de fatigue. Je pense que je n’ai jamais dormi plus d'une heure consécutive la nuit avant ces 2 mois ou peut être 3 mois, je ne sais plus mais c’était long et épuisant.

Ma fille pleurait tout le temps, réclamait le sein, au tel point qu'à un moment donné j'ai préféré, pour épargner mon compagnon et pour dormir entre deux tétés, dormir assise par terre, être prête à dégainer pour l’allaiter et dormir quelques minutes.

Mais à l'époque je pensais vraiment que c'était normal pour un bébé, normal pour un bébé qu'on allaite, et qu'il fallait répondre absolument à ses besoins. Je me souviens d'une nuit où mon compagnon s'est levé, m'a dit, mais c'est pas possible, tu peux pas rester et dormir assis comme ça, toutes les nuits. Et je lui ai dit, mais si, c'est le seul moyen pour moi de dormir un petit peu. Et j'ai jamais voulu aller me coucher. Je pense qu'il faut passer par là pour comprendre à quel point, quand un enfant ne dort pas, quand on est fatigué, on cherche toutes les solutions pour pouvoir dormir et apaiser un petit peu son enfant. Ma fille ne pouvait pas être posée dans un berceau. Mais même la journée, j'avais eu beau acheter les coussins à 100 euros, surélevés pour pouvoir attacher, j'avais acheté tout ce qui existait sur le marché, je pense, pour essayer de la faire dormir un quart d'heure. J'avais vu des mamans qui le mettaient sur les coussins d'allaitement, avec l'odeur d'un t-shirt, j'avais tout essayé. Ma fille ne dormait jamais plus d'un quart d'heure, vingt minutes. J'ai réussi à prendre l'avion avec elle. Sans problème, puisqu'elle était complètement allaitée, elle était sur mon sein. Donc ça, c'était très pratique. Je suis arrivée en vacances. Et là, je pensais me reposer assez naïvement. Et le fait est qu'assez rapidement, je me suis rendue compte qu'elle ne dormait pas plus de vingt minutes encore là-bas. Malgré une chambre bien refroidie, malgré tout ce que j'avais essayé.

Les vacances ont été très, très compliquées. J'étais absolument épuisée. Ma fille mangeait tout le temps. J'avais des douleurs au sein absolument atroces. J'avais acheté toutes les crèmes possibles. J'avais fait toutes les visios avec les sages-femmes dans la France entière tellement j'étais épuisée. Jusqu'au moment où une sage-femme m'a conseillé de tirer mon lait et de lui donner des biberons de lait pour éviter au moins les douleurs dans les seins et les pleurs et les appréhensions à chaque tété. Ce qui m'a énormément soulagée et ce qui m'a au moins permis de ne plus avoir de douleurs et d'appréhensions tellement j'avais mal au sein. Mon compagnon, lui, avait vraiment du mal à comprendre l'épuisement dans lequel je pouvais être. La chance que j'ai eue, c'est comme je suis énergéticienne, au bout d'un mois j'ai osé, parce qu'avant je n'avais pas osé, c'était un peu mon tort, faire une séance d'énergétique sur ma fille. Et au miracle, on est passé de 20 minutes de dodo à des périodes d'au moins 3h. Ce qui évidemment a complètement changé ma vie. Et ce qui a fait que j'ai pu tenir ensuite et que tout était ok pour moi. Les semaines ont passé et on est rentré à Paris. Et quand elle avait 3-4 mois, j'ai vu sur un groupe de maman, une maman qui disait, le pédiatre m'a dit que peut-être mon enfant était un baby. Est-ce que vous connaissez ? Est-ce que quelqu'un connaît ? Et comme j'avais lu beaucoup beaucoup de livres, j'avais jamais vu ce terme, j'ai tapé sur internet, baby. Et là, j'ai vu les caractéristiques du docteur William Sears. Et là, j'ai pleuré, je ne sais pas, d'émotion, de joie, en découvrant que tout ce que le docteur pouvait donner comme caractéristiques, c'était exactement ma fille. A savoir qu'elle ne dormait pas, qu'elle allaitait tout le temps, qu'elle pleurait, qu'il fallait tout le temps qu'elle soit collée à moi et qu'il y avait que ça qui l'apaisait, qui l'empêchait de pleurer. Là, je me souviens vraiment, j'étais assise à ma table avec mon ordinateur devant, j'ai pleuré, pleuré, pleuré en me disant ça y est, j'ai trouvé, je sais pourquoi ma fille est comme ça, c'est un baby, un bébé aux besoins intenses. Ça m'a fait un bien fou de m'apercevoir qu'elle correspondait à un type de bébé. Je ne faisais pas mal tout le temps, que c'était normal que je galérais, c'était normal que j'étais épuisée, c'était normal que toutes mes copines me disaient mais non, mais ça va passer, mais ça va rentrer dans l'ordre, mais non, mais t'inquiètes. Ben non, en fait, il n'y a pas de mais non, c'est que ma fille était complètement différente. Elle était un bébé aux besoins intenses. Évidemment que j'ai acheté directement son bouquin et que je l'ai lu une dizaine de fois en quelques semaines. Mais quelle joie, quel soulagement qu'un médecin référent pédiatre parent de, je crois, 5 ou 6 enfants à l'époque et que la dernière était une babine sa femme pédiatre aussi je me disais mais c'est extraordinaire c'est-à-dire que eux aussi malgré le fait qu'ils soient pédiatres malgré le fait qu'ils aient eu 6 enfants ils ont galéré eux aussi ils ont eu un bébé qui pleurait tout le temps qu'il fallait prendre dans les bras ça a été le début d'une grande joie, d'un grand apaisement et puis le début aussi de me dire il faut que je trouve des solutions maintenant je vais m'adapter à mon bébé plutôt que de combattre en fait son intensité je vais m'adapter à son intensité et là tout a changé pour moi le jour où je me suis dit je vais m'adapter à son intensité je vais l'observer, l'analyser essayer de comprendre et trouver des solutions à chaque fois et là ça a tout changé et j'ai eu la chance de découvrir ça quand elle avait 4-5 mois et du coup de le découvrir très tôt et de m'adapter complètement à mon bébé quand on a un bavi même à 4 mois il est presque quasi impossible de changer la couche d'un bavi sans passer par un combat sans suer à grosses gouttes parce que le bavi va tout le temps bouger parce qu'il refuse il s'oppose à ce qu'on change parce qu'il va bouger donc quand vous changez un bavi sur une table allongée il faut que tout soit absolument prêt il faut que vous sachiez qu'il faut le changer à peu près si vous avez 20 secondes il faut donner un gâteau à votre enfant ou un petit jouet à mordiller ou lui parler, ou lui chanter ou quoi que ce soit ou que ce soit l'autre parent qui s'intéresse à lui sinon vous rentrez dans un combat même pour changer une couche à partir de ce jour là ça a été fantastique j'ai décidé de passer mon temps à trouver des solutions et à m'adapter le bain par exemple très rapidement à chaque fois que je donnais le bain quand je mettais ma fille dans le bain hop elle faisait des cacas et des cacas elle se détendait complètement bon pour le coup je ne sais pas si c'est parce qu'elle est intense ou pas en tout cas elle se détendait énormément dans le bain donc je lui en donnais évidemment souvent et du coup je m'étais adaptée à ça c'est à dire que je lui faisais un demi bain elle faisait cacas, je vidais tout et je recommençais un vrai bain et dans le bain et bien je savais qu'il fallait que je la que je reste à côté il fallait que tout soit juste à côté je ne pouvais absolument pas quitter la pièce et si je la quittais il n'y avait aucun souci là dessus une seconde le hurlement démarrait tout de suite et parfois on a fait des tests avec mon compagnon, c'était dingue je quittais la pièce, elle hurlait je revenais, hop, grand sourire grande joie hurlement de joie elle passait d'une émotion à une autre en l'espace d'un quart de seconde ».

 

Depuis quelques temps j’ai rencontré de nombreux parents de BABI à mon cabinet. Leur témoignage est souvent incroyablement touchant. On peut sentir à chaque mot leur épuisement, leurs doutes, les recherches désespérées de compréhensions et de solutions. J’ai souvent rencontré des parents avec une immense force intérieure qui très souvent leur a permis de transformer cette épreuve en une aventure d’amour et de compréhension profonde pour leur enfant. Car le BABI vous oblige à aller puiser dans un espace de vous même encore inconnu avant d’’avoir un BABI.

Ce site a pour objectif de faire connaître le terme BABI en France, pour que chaque parent de BABI puisse mieux comprendre et accompagner ces enfants. Ce site se veut un compagnon de route, un guide de survie, un puit de trucs et astuces mais en aucun cas un guide médical.

 

Je ne suis pas professionnelle de santé, je ne fais aucun diagnostic de BABI, je ne donne aucun conseil médical. Si votre enfant pleure beaucoup, il est impératif évidemment, d’explorer avec votre médecin toutes les pistes.

 

Je suis simplement une maman, thérapeute qui a reçu beaucoup de BABI dans son cabinet et qui délivre ici son expérience et ces trucs et astuces avec la participation d’autres mamans de BABI. Il est donc crucial de solliciter l'avis de spécialistes pour un accompagnement sur mesure si nécessaire.

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